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Oukidja : "Tout autant valorisant de marquer qu'un arrêt"

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Alexandre, pouvez-vous nous narrer vos premiers pas dans le football ?

Alexandre Oukidja : « J’ai découvert le football grâce à mon cercle familial dans le club de Nevers Challuy, un village situé à quelques kilomètres de Nevers. Dans ce club, mon père et mon frère y jouaient et ma mère était bénévole. Tous les dimanches, j’accompagnais mes parents sur les différents matches. C’est une affaire familiale, puisque j’y ai pris ma première licence à six ans. »

À quel moment avez-vous opté pour le poste de gardien de but ?

A.O. : « Comme tous les jeunes, la première année, je voulais être attaquant, marquer des buts et faire gagner mon équipe. Mais, je ne marquais pas et j’étais souvent remplaçant (rires). Tous les dimanches, j’allais voir jouer mon père et mon frère, et je jouais dans les buts sur le terrain situé à côté. Ma mère m’habillait avec un survêtement propre et à la fin de la rencontre, je revenais complètement sale, car j’avais plongé partout dans la boue. Je trouvais ça extrêmement valorisant d’arrêter les ballons, mais ça me plaisait aussi énormément de me jeter n’importe où sous la pluie ou la neige. J’adorais ça et j’avais des qualités, donc je tenais à perfectionner ça. »

De quelle manière cela se concrétisait ?

A.O. : « Chaque semaine, j’avais des entraînements et à la fin de ces derniers, j’allais faire un autre entraînement spécifique gardien chez un monsieur prénommé René. Il entraînait les gardiens de la région qui souhaitaient se perfectionner à ce poste. »

À quel moment avez-vous commencé à penser à faire de votre passion votre métier ?

A.O. : « Je me souviens très bien d’une anecdote à ce sujet. J’étais en sixième lorsque la professeure principale avait demandé à chacun ce que nous souhaitions faire dans la vie plus tard. Moi, j’avais tout simplement répondu que je voulais être footballeur professionnel. Devant toute la classe, elle m’avait rabaissé en me disant que nous n’avions pas ce que nous voulions dans la vie. Plutôt que de m’encourager, j’ai été enfoncé, et ses paroles m’ont piqué. Tous mes camarades se sont moqués de moi. J’ai été vexé par les mots de ma professeure. »

Quelle a été la suite de l’histoire ?

A.O. : « J’ai travaillé pour atteindre mes objectifs et réaliser mes rêves. J’ai eu la chance d’intégrer un centre de formation où on m’a rapidement dit que j’avais du talent, mais pour réussir, il fallait également que je sois impliqué à l’école. Quand on te dit « sois tu as la moyenne, soit on ne te conserve pas au centre », tu es obligé de te bouger. Cela a été comme un déclic pour moi. Je me suis forcé à travailler, et j’ai réussi à obtenir 12 de moyenne générale. »

Comment avez-vous vécu ces années au centre de formation ?

A.O. : « Honnêtement, ce n’était pas facile du tout. J’étais à Châteauroux, une ville située à quasiment deux heures de Nevers. À 12 ans, tu pars vivre loin de ta famille, c’est dur à vivre. J’ai perdu tous mes repères. Je me souviens très bien aller acheter des cartes téléphoniques pour pouvoir appeler mes parents. Au téléphone, j’étais en pleurs et je voulais rentrer à la maison, car j’avais beaucoup de mal à vivre la distance sans les piliers de mon quotidien. J’avais le sentiment d’être mis dans une vie d’adulte à l’âge d’un enfant. Heureusement, le football m’a permis de ne rien lâcher. »

Pouvez-vous nous décrire votre sentiment lorsque vous vous montrez décisif en compétition ?

A.O. : « Pendant la rencontre, c’est extrêmement valorisant de se sentir pousser par ses supporters. Dans l’action, je n’ai pas le temps de savourer. C’est uniquement à l’issue du match que je me rends compte de la qualité de ma prestation et si j’ai réussi à jouer un rôle dans le succès de mon équipe. »

Il semblerait qu’une personne ait jouer un grand rôle dans votre parcours de footballeur…

A.O. : « Effectivement, je pense que je peux remercier ma femme. Elle est là depuis le début de l’aventure, car je l’ai rencontré très jeune. Elle m’a permis de croire en mes rêves et m’a aidé à ne rien lâcher. Je suis une personne joviale, mais je pense que ce n’est pas toujours simple pour elle, notamment quand je rentre à la maison après une défaite. »

Pour finir, pouvez-vous nous expliquer ce que représente le Club et la ville de Metz pour vous et votre famille ?

A.O. : « Le FC Metz m’a tendu la main quand ça allait un peu moins bien et je pense avoir rendu la confiance donnée. Je vis dans une très belle ville, ma femme et mes enfants s’y plaisent beaucoup. J’ai construit une grande partie de ma vie ici, et je m’y sens parfaitement bien. »