Il y a deux ans, vous avez fait le pari d’être prêté au FC Metz en National et aujourd’hui, après deux montées consécutives, vous vous apprêtez à retrouver la Ligue 1. Avec un peu de recul, mesurez-vous tout le chemin parcouru ?
Johann Carrasso : « Il y a deux ans j’ai tenté un pari sportif c’est vrai, mais je savais où je mettais les pieds. J’avais entendu beaucoup de choses positives sur le FC Metz et c’était à ce moment-là un club qui n’était pas au niveau où il devait être. Lorsque j’ai discuté de cette option qui s’offrait à moi avec mes proches, certains pensaient que c’était une bonne idée, d’autres étaient sceptiques. Je suis très fier de leur prouver aujourd’hui que j’ai fait le bon choix, même si, évidemment, je n’oublie pas que ce n’est pas quelque chose que j’ai accompli seul. En tout cas, le travail au quotidien avec Christophe (Marichez) et les autres gardiens m’a vraiment permis de progresser ces deux dernières saisons. »
Comment se passe la préparation ?
J. C. : « La préparation est dure, mais comme toutes les autres que j’ai pu effectuer depuis que je suis au FC Metz. Nous sommes dans l’exigence. Les résultats lors de la préparation sont moins bons que la saison passée, mais si nous gardons notre ligne de conduite qui est le travail, alors nos efforts vont finir par payer. »
Les scores des matches amicaux ne sont pas à l’avantage du FC Metz. Doit-on s’alarmer ?
J. C. : « C’est vrai que nous avons manqué de concentration et d’exigence mais cela n’est pas inquiétant pour autant. Bien sûr, nous n’avons pas de temps à perdre et nous devons faire de meilleurs matches. Cela dit, nous avons emmagasiné pas mal de travail athlétique ces dernières semaines donc les organismes étaient un peu fatigués. Ce qui est le plus inquiétant selon moi ce sont les petites défaillances au niveau de la concentration car cela a été une de nos forces ces deux dernières saisons. Par exemple, face à Sochaux, nous avons encaissés deux buts lors des dix dernières minutes sur des erreurs de concentration. Nous ne devons pas oublier qu’en Ligue 1, ce genre de relâchement se paie cash. »
Vous allez affronter deux équipes de Ligue 1 cette semaine, Reims et Evian. C’est le programme idéal pour corriger certaines lacunes ?
J. C. : « Certains préfèrent éviter de jouer de futurs adversaires avant la reprise, mais nous, nous sommes dans la découverte donc je pense que c’est une bonne chose, même si ces deux formations vont sans doute dissimuler certaines de leur stratégie. Cela va être deux bons tests pour nous, même si nous aurons un entraînement de préparation dans les jambes et non pas un entraînement de veille de match comme cela sera le cas au cours de la saison. Nous devrons nous efforcer de limiter les erreurs des matches précédents pour concéder moins d’occasions. »
Il reste dix jours avant la reprise du Championnat de Ligue 1 à Lille. Qu’est-ce que vous allez travailler ces prochains jours ?
J. C. : « Nous sommes entrés plus dans le domaine technique et tactique car le foncier a été fait. Nous allons également devoir travailler davantage la récupération du ballon, le replacement défensif et tout ce qui a fait notre force ces deux dernières saisons. »
L’effectif actuel a peu de vécu en Ligue 1. Est-ce que c’est quelque chose qui vous inquiète ?
J. C. : « Non, pas vraiment. Nous allons être dans la découverte pour beaucoup, c’est clair, mais nous devons faire avec et garder se plaisir de justement découvrir la Ligue 1 ensemble. Nous avons tout de même terminé premiers de Ligue 2 avec la meilleure défense du championnat, nous avons donc quelques acquis. Même si nous savons que la saison va être compliquée, je pense aussi que cela ne sera pas si facile pour nos adversaires de nous battre, surtout à domicile avec notre public. »
Justement, le cap des 10 000 abonnés, un record historique pour le FC Metz, a été franchi ce week-end. Est-ce une satisfaction particulière pour le groupe d’avoir remobilisé le public grenat ?
J. C. : « C’est une grande satisfaction effectivement. A mon arrivée, après la descente en National, j’ai senti que les supporters étaient frustrés. C’est une très bonne chose aujourd’hui de pouvoir compter sur le soutien du public. C’est aussi grâce au discours d’Albert Cartier qui a su rappeler à tous les valeurs du club et qui a mobilisé tout le monde. Je tire aussi un grand coup de chapeau à toutes les personnes qui travaillent au club. »
Sur quoi va devoir s’appuyer le FC Metz pour exister en Ligue 1 ?
J. C. : « En face de nous, tout ira plus vite, mais nous devons garder nos acquis des saisons passées pour poser des problèmes à nos adversaires. Il y a un an et demi, lorsque nous avions reçu l’OGC Nice en Coupe de France, nous avions justement réussi à mettre en difficulté cette formation avec notre jeu de l’époque. Depuis, je pense que tous les joueurs ont progressé. »
Si je vous parle du 3 décembre, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ?
J. C. : « Le match à domicile contre Bordeaux ! J’ai coché directement cette date mais également le déplacement à Montpellier au mois d’août car c’est mon club formateur. C’est vrai que le 3 décembre prochain, il va peut-être se passer quelque chose de rare dans le monde du football professionnel si j’ai la chance de pouvoir affronter mon frère (Cédric Carrasso, gardien des Girondins de Bordeaux, ndlr). Mais la date qui m’importe le plus pour le moment, c’est le 9 août, pour notre premier match de championnat à Lille. »
Enfin, de nombreux gardiens se sont illustrés au cours de la Coupe du Monde au Brésil cet été. Lequel vous a le plus impressionné ?
J. C. : « Le Champion du Monde, Manuel Neuer. Même si c’est vrai qu’il y a eu énormément de bons portiers pendant la compétition, le gardien allemand, a été vraiment au-dessus du lot. »