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Koffi Kouao : "Je prends en permanence des notes"

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Koffi, dans une récente interview, vous remerciez le football de vous avoir aidé. Pour quelles raisons ?

« Je suis parti très tôt de la maison, je pense que le football a participé à mon éducation. Je dois tellement à ce sport. J’ai quitté ma famille à l’âge de 12 ans, je me suis nourri des valeurs véhiculées par le football. Je me souviens de cette phrase inscrite sur les murs de l’ASEC Mimosas où je suis allé : « sois humble si tu veux devenir grand ». Cette phrase ne m’a jamais quittée. Je suis aussi reconnaissant envers ma famille, mes parents. Sans eux, je ne serai pas là où je suis. Ils m’ont appris à respecter tout le monde. Au départ, ma maman ne voulait pas que j’en fasse mon métier. Encore aujourd’hui, elle n’ose pas trop me regarder jouer, elle déteste quand je prends des coups. Mon père observe avec beaucoup d’attention ma carrière, il me donne des conseils. Je suis assez réservé lorsqu’il s’agit de parler de mes proches. J’essaye au maximum de les protéger. En tant que footballeurs, nous sommes habitués aux aléas du métier, aux périodes un peu plus creuses. Eux le sont beaucoup moins, je tiens donc à garder mes états d’âme et à les laisser en dehors de cela. J’échange régulièrement avec eux, c’est le seul moment où ma tête ne pense pas qu’au football. Je prends des nouvelles de mes frères et sœurs, nous sommes une fratrie de 10 enfants, je suis le sixième. J’ai une bonne relation avec tout le monde, je sais que j’ai un rôle à jouer. J’ai trois sœurs qui sont encore scolarisées. Lorsque je retourne à Abidjan, on en profite pour passer du temps ensemble. » 

Quelle est l’importance du football à vos yeux ?

« Je viens d’un petit village, à l’est d’Abidjan. Rien ne me prédestinait à être là où je suis. Le football m’a permis de m’en sortir. Tout ce que j’ai aujourd’hui, c’est grâce au football. J’ai réalisé beaucoup de sacrifices pour réussir et ce sport me l’a rendu. Je serai éternellement reconnaissant. »  

Avez-vous d’autres centres d’intérêts ?

« Honnêtement, non (rires) ! Je mange et dors football. Le football, c’est tout ma vie. Même quand je suis chez moi, je regarde et j’analyse nos derniers matches, je regarde d’autres matches, des émissions de football ou encore des highlights sur Youtube d’anciens joueurs que je n’ai pas forcément connus. Récemment, j’ai regardé une vidéo d’un joueur brésilien : Jairzinho. En revanche, je ne joue jamais à la PlayStation, je n’aime pas ça. Je préfère apprendre des choses sur ce sport que j’aime tant. Derrière ma télévision, je suis toujours accompagné de feuilles, je prends en permanence des notes. Je passe beaucoup de temps à rechercher et écrire des informations sur le football, car j’aime beaucoup partager mes connaissances et mes idées, mais aussi apprendre quotidiennement. À l’issue de ma carrière, j’espère pouvoir rester dans le football et ainsi devenir consultant. »

Avez-vous déjà entrepris des démarches à ce sujet ?

« Oui, je suis aidé sur le sujet par des membres de l’UNFP (Union Nationale des Footballeurs Professionnels). Depuis plusieurs années, je prends des notes avec l’espoir de devenir consultant. J’attends d’ailleurs un retour pour m’inscrire à une formation afin de réussir cette reconversion. Elle se déroulera en ligne de janvier à juin 2025, et durant deux fois par semaine. Ensuite, le test final consiste à aller commenter une rencontre du Tournoi Maurice Revello, à Toulon, en juin prochain. »

Pouvez-vous également nous parler de vos fameuses fiches ?

« J’ai toujours beaucoup aimé écrire. Je note toutes les informations possibles et imaginables sur le football. Je pourrais faire ça sur un ordinateur, mais j’apprécie particulièrement écrire et cela me permet de posséder un maximum de connaissance. Chaque soir, quand j’éteins ma télévision, je relis mes notes afin de m’assurer de bien assimiler toutes ces informations. Qu’est-ce que je note ? Les dates de création des compétitions, les systèmes tactiques des différentes équipes ou encore les statistiques importantes de ce sport, par exemple. »

Pour finir, pouvez-vous nous expliquer d’où vient votre bonne humeur permanente ?

« Je pense que je tiens ça de mon père. Je ne suis pas resté longtemps auprès de lui, mais à chaque fois que je le vois, il est tout le temps heureux. Je ne suis pas né dans une famille riche, bien au contraire, mais nous avons toujours été fiers d’être ce que nous sommes. Aujourd’hui, même quand je suis dans la difficulté, c’est le sourire qui me permet de m’en sortir. L’an dernier, je n’ai pas joué pendant plusieurs mois, mais je suis resté positif. Je me souviens d’ailleurs que lorsque je suis revenu de Zagreb, après mon transfert avorté, Christophe Hérelle m’a dit tout de suite : « On est vraiment content que tu sois revenu pour nous apporter cette bonne humeur dans le vestiaire ». Je ne jouais pas, mais je pense que j’étais tout de même précieux au sein du groupe. Pourquoi être triste et ne pas profiter de la vie ? Le sourire ne me quitte jamais ! »