
Jean-Phillipe, pour commencer, peux-tu nous narrer tes premiers pas en France ?
« J’allais sur mes 9 ans quand je suis arrivé en France. Mon père travaillait en Côte d’Ivoire et j’ai rejoint la Métropole pour suivre ma mère. Elle tenait vraiment à me voir grandir à ses côtés avec mon beau-père que je considère aujourd’hui comme un papa. C’est lui qui m’a donné l’amour pour le football. Au début, nous vivions à Paris, puis nous avons rallié le Nord de la France et c’est là où tout a commencé. »
Où avez-vous signé votre première licence ?
« C’était dans le village où je vivais à Saint-Quentin Blessy. J’avais dix ans et ce n’était que du plaisir. J’ai passé une très belle année là-bas. J’étais insouciant, je découvrais la vie et je m’amusais avec mes copains. L’année suivante, je rejoins Aire-sur-la-Lys, un club d’un niveau supérieur où je suis surclassé. Cela m’a vraiment aidé de jouer contre des enfants plus âgés que moi. »
Quel était votre premier modèle ?
« Ronaldinho. J’aimais bien le voir jouer, il faisait le spectacle sur le terrain et toujours avec la joie. Quand le football est devenu sérieux pour moi, j’ai commencé à regarder davantage les joueurs évoluant à mon poste et j’ai essayé de m’inspirer d’eux. À l’époque, j’étais un grand fan de Yaya Touré. Malheureusement, je n’ai jamais eu la chance de le côtoyer en sélection nationale. »
Vous souvenez-vous de vos premiers pas en centre de formation ?
« À la fin de ma deuxième année dans le Nord de la France, alors que j’évolue à Aire-sur-la-Lys, mon beau-père m’apprend que le RC Lens me veut et me suit depuis plusieurs mois. Je suis alors âgé de 12 ans quand j’intègre le centre de formation lensois. J’ai rapidement pris conscience de ma chance et qu’il fallait travailler dur si je souhaitais réussir à gravir tous les échelons. »
Votre premier compagnon de chambre ?
« Je crois que c’était Jimmy Colin. Il est arrivé un an après moi à la Gaillette et il habitait le village à côté de chez moi. Du coup, c’était pratique, nous faisions souvent les trajets ensemble et nous avons tout de suite accroché. Il n’a pas eu la chance de passer professionnel, mais nous sommes encore en contact aujourd’hui. »
Un souvenir de votre premier match avec le groupe professionnel ?
« À l’époque, je n’étais pas encore professionnel et le coach se nommait Eric Sikora. Il me connaissait très bien puisque je l’avais également eu lorsque j’étais en U17 et nous avions été couronnés champion de France de cette catégorie d’âge. Ma première en professionnel s’est déroulée en mai 2013 à l’occasion d’un déplacement à Guingamp. J’entre rapidement en jeu (14ème minute) alors qu’on est déjà mené 2-0. Je remplace Alexandre Coeff en défense central. C’est un sacré baptême du feu puisqu’au final on encaisse cinq buts supplémentaires. »
Quel souvenir gardez-vous de votre premier contrat pro ?
« C’est en juillet 2013 à Lens. C’était un moment incroyable de signer mon premier contrat pro avec mon club formateur. »
Vous souvenez-vous de votre première titularisation ?
« Oui, bien sûr. C’était en Coupe de la Ligue, en août 2013, contre Angers et il me semble que je prends rouge. Honnêtement, ce n’était pas mérité (rires). Nous nous étions imposés en prolongations. C’était un bon match, j’avais fait une bonne prestation, mais ce carton, à quelques minutes de la fin du match, est venu tout gâcher. Heureusement, nous nous sommes tout de même qualifiés. »
Votre premier but en pro ?
« C’était en septembre 2013 à Bollaert et clin d’œil du destin, face au FC Metz. Je trouve le chemin du but d’un plat du pied à la suite d’un coup de pied arrêté. Malheureusement, je n’ai pas mis beaucoup de buts dans ma carrière. »
Par la suite, vous êtes promu en Ligue 1 avec le RC Lens. Vous souvenez-vous de votre première à cet échelon ?
« La montée en Ligue 1 avec Lens, c’était un beau moment de joie mais la suite à l’étage supérieur a été compliquée. Le club est interdit de recrutement, on vit une saison très difficile. Je vis ma première en Ligue 1 sur la pelouse de Nantes et on s’incline (1-0). Mais cette année est à oublier. En plus, nous avons joué tous nos matches à domicile à Amiens ou au Stade de France. »
Votre première expérience à l’étranger ?
« En Allemagne, à Mayence, en 2016. C’était une expérience extraordinaire dans des ambiances incroyables. J’ai beaucoup aimé mon passage de trois années en Bundesliga. Je pense que j’ai énormément appris là-bas surtout qu’il donne énormément la chance aux jeunes éléments. Je crois que j’y ai joué mon meilleur football. »
Quel souvenir conservez-vous de votre première convocation en équipe nationale ?
« Il me semble que ma première c’est face aux Pays-Bas, en 2017, et c’était très compliqué face à des joueurs comme Memphis Depay ou encore Arjen Robben. Ensuite, j’ai disputé la CAN avec la Côte d’Ivoire, en 2019. C’était une expérience magnifique, malheureusement, à l’époque, il n’y avait pas de supporters dans les tribunes. »
Pour finir, quel était votre sentiment après votre premier but en Ligue 1 ?
« Il est récent puisque c’était avec les Grenats, en septembre dernier, face à Angers. C’est une grande joie pour moi. Je pense que c’était notre meilleure prestation de la saison, malheureusement, nous ne sommes pas parvenus à conserver cet avantage. »
