
Ibou, vous êtes l’un des nombreux joueurs messins formés au sein de la prestigieuse Académie Génération Foot. Quels souvenirs gardez-vous de vos années à GF ?
Ibou Sané : « Je retiens beaucoup de choses, et il y a beaucoup de jolis souvenirs. J’ai grandi là-bas, j’ai joué dans toutes les catégories d’âge. Génération Foot, c’est comme ma deuxième maison. J’ai eu des moments durs aussi, comme ma rupture des ligaments croisés, mais je retiens surtout le positif et les nombreux buts inscrits avec le maillot de Génération Foot. »
À quel(s) but(s) pensez-vous en particulier ?
I.S. : « Lors de la saison 2023, j’ai été plusieurs fois décisif. Je me souviens d’une rencontre importante contre le Stade Mbour. J’étais sur le banc, j’entre en jeu et je marque le seul but de la partie. Il y a aussi ce dernier match de la saison face à Diambars. L’équipe qui remporte ce match est sacrée championne du Sénégal. Ce jour-là, je provoque un pénalty qui nous permet de gagner et donc être couronné. C’était un véritable moment magique. Dans cette équipe sacrée en 2023, il y avait aussi Sadibou (Sané) et Pape Moussa (Fall). "
Aujourd’hui, êtes-vous encore proche de certains membres de Génération Foot ?
I.S. : « Bien sûr ! Je parle tous les jours à beaucoup de personne de l’Académie. Je suis notamment resté très proche de Cheikh Diagne, l’intendant du club. C’est une très bonne personne que je considère comme mon grand frère. Quand j’étais là-bas, j’allais souvent dans son bureau pour discuter avec lui. Parfois, je n’étais pas bon sur le terrain, il m’aidait à relever la tête et il était persuadé que j’allais réussir dans ce milieu. »
Votre papa est-il toujours jardinier de l’Académie ?
I.S. : « Oui, toujours. En revanche, le jardinage, ce n’est pas du tout mon truc. Parfois, je me permettais de le chambrer et de lui dire de mieux arroser et tondre les pelouses (rires). Quand j’étais à l’Académie, il était toujours au courant de tout. Je ne pouvais rien faire sans qu’il ne le sache pas. Par exemple, il m’arrivait de ne pas aller à l’école pour jouer au foot, et il le savait rapidement. Évidemment, il n’était pas content d’être convoqué. »
L’an dernier, vous confiez « mes proches me manquent beaucoup ». Comment faites-vous pour pallier ce manque ?
I.S. : « C’est simple, nous nous appelons tous les jours. C’est ma sœur qui s’occupe de planifier les appels de groupe, c’est la patronne de la famille (rires). Je pense que c’est la personne dont je suis le plus proche. Elle me demande toujours si personne ne m’embête ici. Qu’est-ce qu’elle ferait si c’était le cas ? Je pense qu’elle serait capable de venir à Metz pour m’aider à régler le problème (rires). À Dakar, j’étais vraiment tout le temps avec elle. Je me souviens un jour, je me baladais dans le village à ses côtés, quand une personne a voulu s’en prendre à moi. Ma sœur a pris ma défense et cette personne est rapidement partie en courant. Je crois bien qu’elle lui a fait peur. Elle tient vraiment à prendre soin de ses trois petits frères. »
Quelle relation ont tes frères jumeaux avec le football ?
I.S. : « Assane est plus intéressé par le football qu’Ousseynou et je pense qu’il peut réussir dans ce milieu. Pour le moment, il n’est pas encore à Génération Foot, mais il va bientôt intégrer l’Académie. C’est un attaquant excentré. J’espère que nous jouerons tous les deux ensembles sous les couleurs messines. Cela serait vraiment beau qu’il me fasse la passe pour que je puisse faire trembler les filets, non ? »
Depuis votre arrivée en France, vous sentez-vous investi d’une mission ?
I.S. : « À l’Académie, je regardais beaucoup de matches de foot et je ne manquais aucune rencontre du FC Metz. Nous ne pouvons pas manquer ces matches, car il y a tous nos exemples passés par Génération Foot qui ont porté ce maillot. J’ai toujours dit qu’un jour, je serai ici. C’était mon rêve et je sais que c’est le rêve de beaucoup d’enfants sénégalais. Il faut que je réussisse pour montrer qu’il est possible de réaliser son rêve et qu’il faut toujours y croire ! »
Pour en venir au terrain, vous avez trouvé le chemin des filets à quatre reprises en sept matches durant la préparation estivale. Que cela vous inspire-t-il ?
I.S. : « Ce n’est rien, ce sont que des matches amicaux. J’étais content, cela m’a donné de la confiance. Maintenant, j’ai surtout envie de marquer en Ligue 1. Il faut que je continue à travailler et je suis sûr que cela finira par payer. »
Vous avez notamment été décisif avec ce pénalty provoqué face au SCO Angers…
I.S. : « Oui, mais encore une fois, ce n’est rien, ce n’est qu’un pénalty obtenu. Je fais mon travail, mais je dois encore faire mieux. »
Vous semblez être gagné par la joie de vivre. Cela vous vient d’où ?
I.S. : « Depuis mes débuts, j’ai vécu des choses difficiles, des moments durs à avaler, mais j’ai toujours réussi à me relever. C’est ma façon d’avancer dans la vie et je suis comme ça depuis tout petit grâce à l’éducation de mes parents. Pourquoi me plaindre ? »
Pour finir, pourquoi avoir opté pour le numéro 23 cette année ?
I.S. : « Il n’y a pas de raison particulière, j’aime juste bien ce chiffre (rires). »