
L’année dernière, vous aviez fait votre interview Gazette juste avant votre anniversaire, on vous souhaitait une montée en Ligue 1…
Effectivement, je m’en souviens. C’est un très beau cadeau et un très joli scénario. À chaque fois que je revois les images du barrage aller, je me dis que je n’en ai pas assez profité. Cela va tellement vite. La ferveur des supporters venus en nombre, tout était incroyable. C’est un souvenir que je garderai à vie ! Je souhaite à tout joueur de vivre ce genre de moment. Lors de ce barrage, le groupe s’est soudé et a prouvé qu’il était prêt à tout donner jusqu’à la fin. Il faudra s’appuyer sur cette solidarité en Ligue 1. J’ai hâte de prouver au plus haut niveau que nous sommes un groupe de qualité. Cela commence dès ce dimanche face à Strasbourg, on aura à cœur de faire un gros résultat pour bien débuter la saison.
Dans cette même interview, vous nous parliez d’un autre objectif, celui de marquer votre premier but en Ligue 2 BKT, pourquoi pas contre Annecy…
Visiblement quand je fais des interviews, cela me porte chance ! Un premier but inscrit devant mon papa, il sera d’ailleurs en tribunes ce dimanche. J’espère que je pourrais aider l’équipe avec un autre but, et même si ce n’est pas moi, peu importe tant qu’on gagne ce derby face à Strasbourg !
Quelle relation avez-vous avec votre famille ?
Mon papa vient à Saint-Symphorien aussi souvent qu’il le peut. Quand je rentre dans le Stade et que je l’aperçois en tribunes, cela me fait tellement plaisir et me donne une source de motivation en plus. Il est très passionné de ballon, toute ma famille l’est d’ailleurs. Mon grand-père regarde aussi tous mes matches. Il m’appelle très souvent pour me faire un debrief. Mes oncles, ma mère et mon frère font de même. Je suis très proche d’eux. Cela me permet d’avoir une autre vision de mes matches, de mon comportement sur le terrain, d’avancer et de progresser plus vite. Si j’en suis arrivé là aujourd’hui, c’est en partie grâce à eux. Ils sont d’un immense soutien, même quand ça va mal. C’est un plaisir de les avoir à mes côtés. Mon frère c’est mon premier coach. Il est très observateur et a été dans le monde professionnel avant moi. Son expérience et son exigence m’aident à mieux appréhender ce milieu.
D’un point de vue personnel, vous clôturez finalement l’exercice 24-25 avec trois buts et trois passes décisives, quel regard portez-vous sur votre saison ?
Une très bonne saison d’apprentissage, j’en suis très content. J’ai commencé par faire des petits bouts de match, le coach a parfaitement géré mon intégration dans le onze pour que je prenne la température du championnat. Grâce à lui, je n’ai pas brûlé les étapes. Lorsqu’on est jeune, on veut tout jouer et emmagasiner le plus de minutes possibles. À certain moment, j’aurais bien évidemment pu faire mieux. J’ai beaucoup appris.
Qu’est-ce qui a changé depuis vos années passées au Centre de formation ?
Lorsque j’étais au Centre de formation, je travaillais bien mais je n’avais pas conscience de l’importance des à-côtés : bien manger, bien dormir, bien récupérer. Je l’ai compris en grandissant, c’est essentiel pour perdurer dans le monde professionnel. J’ai commencé à travailler davantage, avant et après les séances. J’ai adopté également une routine quotidienne. Dans le vestiaire, j’échange énormément avec Benjamin (Stambouli), notamment sur la préparation mentale. Gauthier (Hein) a également des rituels avant les matches. La façon dont il prépare leurs corps, ça m’a fait me questionner sur ma propre routine quotidienne. Je me suis imprégné de leur exemplarité.
Qu’est-ce que vous avez concrètement modifié dans votre routine quotidienne ?
Avant, lorsque la séance débutait je sentais que mon corps n’était pas à 100%. Désormais, je m’active musculairement sur le vélo et le tapis. Je vois ensuite les kinés puis je me mets dans un coin seul pour faire des exercices de respiration et de prévisualisation. En jour de match, je détaille aussi ensuite mes objectifs puis je sers mes mains pour m’indiquer que je suis prêt. L’année dernière, j’avais souvent des sauts de concentration et de frustration. J’ai échangé récemment avec un préparateur mental et c’est lui qui m’a donné des astuces pour m’aider à mieux réagir. J’avais tendance à rester bloqué lorsque je ne touchais pas le ballon pendant un certain temps, désormais je me concentre sur l’action d’après en ramenant mon énergie sur ma respiration. Petit, ma maman me disait souvent que ma frustration me grignotait beaucoup d’énergie, mais il a fallu qu’un préparateur mental me le dise pour que j’en prenne totalement conscience (rires).
Dans le vestiaire, vous êtes quelqu’un de très jovial. D’où vous vient cette bonne humeur communicative ?
C’est de famille ! Avec mon père, ma mère et mon frère, on rigole tout le temps. Depuis que je suis au Centre de formation, j’essaye toujours d’apporter ma joie de vivre, motiver mes coéquipiers qui se sentent un peu moins bien. Dans le monde professionnel, il ne faut pas rester sur ses acquis ni ses échecs, c’est important de se rafraîchir la tête et de regarder de l’avant. Même quand je vais moins bien, je tiens à garder ce mindset positif.
Pour le premier déplacement de la saison, vous affrontez l’Olympique Lyonnais et vous allez retrouver un certain Georges Mikautadze. Vous avez déjà échangé des messages ?
Je n’ai pas encore parlé avec lui du match mais ça ne saurait tarder. Quand la rencontre va approcher, je sais qu’on va échanger quelques messages et on va se charrier. Ça me fait plaisir et un peu bizarre de jouer face à lui. J’espère qu’il ne va pas marquer contre nous !